Grand passionné de courses, Marc-André Pagé ne se doutait pas qu’un jour, lui aussi, il allait enfourcher une moto et se mesurer aux meilleurs pilotes du pays au début du mois d’août. C’est pourtant la chance qu’il a eue le lendemain de son anniversaire sur la ligne de départ du Flamboro Downs Raceway, en Ontario. Un souvenir qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.
Depuis plusieurs années déjà, le promoteur de Flat Track Québec, Marc-André Pagé, travaille d’arrache-pied pour faire connaître le sport bien qu’il ne vienne pas de ce milieu-là. Et il faut dire que les coureurs le remarquent bien puisque c’est eux qui ont offert ce cadeau d’anniversaire inattendu à la grande surprise du principal intéressé. « Le jeudi soir, j’ai eu la chance d’avoir un appel du multiple champion canadien et dernier pilote québécois à avoir remporté une course majeure aux États-Unis, Dominic Beaulac, explique-t-il. Il m’a demandé si je voulais embarquer dans son motorisé pour aller aux courses durant la fin de semaine. Je n’en savais pas plus, mais je lui ai dit que j’allais y aller. »
Tout juste avant le grand départ, Marc-André Pagé s’est rendu chez Dominic Beaulac, là où il a appris qu’il défilerait à toute allure sur un demi-mile en Rotax 600 pour la toute première fois sur un circuit national de Flat Track Canada grâce à la générosité d’Yves Boisvert, l’un des meilleurs pilotes, qui l’a préparé spécialement pour lui.
La douzaine d’heures de route pour se rendre en Ontario a défilé à vive allure aux côtés de Dominic Beaulac, de son fils Jordan, et de Yves Boisvert. Les histoires de courses se sont enchaînées les unes après les autres. Du temps de qualité passé avec rien de moins que des légendes de la compétition. Ça promettait pour la suite.
Un moment magique
À son arrivée au circuit de courses, Marc-André Pagé s’est fait reconnaître assez rapidement par plusieurs personnes surprises de le voir entrer dans la compétition comme pilote. Bien connu comme promoteur, l’homme fort sympathique n’avait cependant jamais mis les gaz à fond pendant plusieurs tours de piste. Un défi dans lequel il a plongé la tête première. « Je n’avais dit à personne que j’allais là-bas vu que c’était trop à la dernière seconde, raconte-t-il. Moi, je suis promoteur, je ne cours pas. Je n’embarque pas sur un bike. J’ai mon équipement pour faire de petits tours, mais je n’ai jamais embarqué sur une grande track. Et là, je m’en allais dans une course nationale. […] Les gars ont pris soin de moi comme ça ne se peut pas. C’était un forfait tout inclus. »
Six ans après avoir pris les rênes de Flat Track Québec, Marc-André Pagé ne pensait jamais se mesurer aux meilleurs du pays sur la même ligne de départ. Et pourtant, c’est la chance qu’on lui a offerte. « Moi, je suis un peu comme l’enfant adopté de la patente, admet-il. Je n’ai jamais été à une course quand j’étais plus jeune. J’ai connu ce sport-là il y a six ans. […] Je ne peux pas demander rien de plus. Je n’ai pas de mots pour décrire ça. C’est magique. Je n’avais rien à faire. C’est une belle marque de reconnaissance ultime. »
Parmi les meilleurs
Pendant quelques instants, Marc-André Pagé a tiré son épingle du jeu devant les meilleurs pilotes du pays après avoir gagné en confiance. Même si ça aura été de courte durée, c’est quelque chose qu’il n’est pas prêt d’oublier de sitôt. « Ce n’est pas évident du tout, tu es avec les meilleurs au Canada, rappelle-t-il. Tu ne veux pas mal paraître ; tu es sur un bicycle que tu n’as jamais conduit de ta vie. Tu n’as jamais été à plus que 100 km/h sur de la poussière de pierre. C’est toute une expérience. »
Durant les qualifications, le promoteur de Flat Track Québec était tellement prêt qu’il a réussi un départ canon devant ses adversaires. Et il peut se vanter d’avoir tenu tête un certain temps au reste du peloton. « Je suis parti et j’ai eu le holeshot dans la première course, se réjouit le passionné de 35 ans. J’étais devant et rendu dans la courbe numéro un, j’entendais bourdonner ça en arrière de moi. Après la courbe numéro deux, j’étais encore premier. Je mettais ça au fond tout le long de la ligne droite. Je me disais que c’était impossible que je sois premier. Rendu dans la courbe numéro trois, je me suis fait dépasser par deux gars à un demi-pouce de chaque bord. C’était incroyable. »
Parce qu’un coureur avait « volé le départ », cette même course a dû être reprise. Le départ de Marc-André Pagé a été fait avec le même aplomb, mais rapidement, les autres pilotes sont venus le rejoindre. « Les gars étaient pas mal plus proches, je me suis fait dépasser, souligne-t-il. Après ça, j’ai roulé à mon rythme [pour ne pas me blesser]. Ils étaient bien trop vites pour moi. […] J’ai fait la finale du vintage open. Je voulais au moins faire une finale le soir. […] Le monde des courses, c’est exceptionnel. C’est rassembleur, c’est familial. Je remercie tout le monde qui est en arrière de ça pour m’avoir permis de vivre cette expérience-là. » Marc-André Pagé n’aura jamais été aussi proche de l’action grâce à la générosité de certains piliers du monde de la course. Et si c’était à refaire demain, vous pouvez être sûrs qu’il troquerait à nouveau son chapeau de promoteur pour enfiler son casque de pilote l’instant de quelques tours de piste.
Il tient d’ailleurs à remercier Yves Boisvert, Dominic Beaulac et le président de Flat Track Canada, Aaron Hesmer, d’avoir fait en sorte que cette journée soit parfaite sur toute la ligne. « N’importe qui peut en faire, insiste Marc-André Pagé. C’est accessible à tous. Si vous aussi désirez vivre l’expérience, rien ne vous empêche de vous monter une bécane pour le prochain événement de dirt track à l’Hippodrome Trois-Rivières. »
L’invitation est donc lancée pour le 16 septembre prochain ! Bienvenue à tous !
Collaboration spéciale, Vincent Lambert
